Karine Filloux
Artiste Peintre
Karine Filloux est une artiste peintre qui travaille avant toute chose à partir de son imaginaire.
Son intuition la guide vers une vision globale de l’œuvre qu’elle veut créer.
La couleur, avant toute chose
Le point de départ de chacun des tableaux de Karine Filloux ? La couleur, jamais pure, avec laquelle elle va prendre plaisir à jouer. Viennent ensuite les formes, qui apparaissent peu à peu sur la toile, avec la matière à insérer et à façonner.
Karine Filloux admet que cela peut très vite se transformer, selon la volonté de son inspiration, des matériaux qui s’imposent à elle. Elle utilise différents supports, la toile bien sûr, mais aussi le bois, le mélaminé. Tout est prétexte à expérimentation, car elle aime tester des médiums différents pour réinventer sa peinture au gré des matières.
La matière, comme une alliée
Ces matières sont également essentielles ; l’artiste les dépose et « négocie » avec elles ; elle en retire une partie, rééquilibrant ainsi les forces en présence, par rapport à sa vision perpétuellement en évolution jusqu’à la représentation finale. Les couleurs se marient, s’harmonisent, jouent les unes avec les autres, se rejettent parfois, pour en attirer de nouvelles.
Plus précisément, l’œuvre se construit par aplats de peinture acrylique ou de pigments naturels, histoire d’obtenir une couleur encore plus riche et belle ; l’acrylique sèche vite, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient ; cependant, le travail se fait aussi bien sur une matière humide ou durcie ; ainsi, les couches évitent de se mélanger.
Une démarche faite de curiosité
L’ajout de matières vient façonner des reliefs : plâtre, gravier, sciure de bois, grains de riz, marc de café, thé, poudre de ciment, carton… coquille d’œuf pour obtenir des craquelures naturelles, ficelle, gaze, kleenex, sopalin ; même du papier aluminium qui forme de belles striures naturelles.
Karine Filloux recherche en permanence des matières différentes et les mélange à la peinture ; elle aime expérimenter, varier les effets. Elle se sent un peu comme une chimiste ; elle effectue des amalgames pour voir ce que cela va donner.
La matière est essentielle pour jouer avec l’œuvre, de manière fluide et poétique.
Le vécu, comme une éthique personnelle
Un autre aspect très important de son travail est le vieillissement, le vécu, souvent à base de jaune de cadmium. Son œil est en perpétuelle quête du matériau recyclé qui va lui être profitable, sans savoir immédiatement à quoi ; dès le début, elle a procédé de la sorte, par éthique écologiste et humaniste, soucieuse de réutiliser ce qui peut encore servir malgré tout, ne pas gâcher et au contraire conférer un nouveau sens aux matières pour les sublimer dans ses œuvres.
Tout matériau est prétexte à récupération et expérimentation : journaux, cartes géographiques usagées, revues. Elle aime faire des collages, repeindre dessus, laisser apparaître des mots, des routes, une impression qui va ressembler à une calligraphie imaginaire.
De même, Karine Filloux fait preuve d’une grande inventivité pour fabriquer ses propres outils, ses pochoirs ; elle utilise des pinceaux, des brosses, des rouleaux pour composer des fonds linéaires, des éponges pour étaler, foncer ou éclaircir, des couteaux, des bombes aussi, tout comme des ustensiles de cuisine pour créer des stries.